expéditions de Régis Belleville
Régis Belleville
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Carnet 6 SAHARA SOLITAIRE 2006
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Au cœur du Sahara, le Ténéré... (13/03/2006)

« Quand il n’y a plus de force, il reste le courage » dit un proverbe touareg…

Régis s’apprêtait à entamer son sixième mois de marche, mais il a brutalement dû interrompre son trajet. Alors qu’il avait franchi sans trop d’encombres la frontière nigérienne, puis l’Azaouagh et le massif de l’Aïr avant de dépasser l’arbre du Ténéré, le matin du 8 mars, il a déclenché une alerte et réclamé sa récupération.

Une tempête de sable l’avait privé de toute visibilité au moment de franchir un cordon dunaire, tandis qu’il se trouvait à une centaine de kilomètres du prochain puits: cherchant en vain des passages pour ses chameaux, contraint maintes fois de rebrousser chemin, le marcheur s’est épuisé. Il s’est immobilisé dans l’espoir de voir passer la tempête, mais, le lendemain matin, elle n’avait pas faibli. Redoutant l’épuisement de ses réserves d’eau et celles de la paille de ses chameaux emportée par le vent, et lui-même très affaibli, il a opté pour une solution de repli.

Les secours venus d’Agadez sont arrivés la nuit suivante. Ils ont trouvé un homme enseveli sous une couverture ensablée, marqué par la déshydratation et l’épuisement, mais toujours tenace. Son premier réflexe, après avoir bu et absorbé un peu de nourriture, fut de libérer ses trois chameaux de leurs entraves. Aussitôt, ils se sont enfuis en direction du dernier puits, à 70km de là. L’idée de les y retrouver quelques jours plus tard a tenu Régis en haleine durant tout le trajet de retour vers Agadez!

Il n’a pas renoncé définitivement à achever sa traversée du Ténéré cette année. Pourtant, ses amis Touaregs ne l’y encouragent pas, en raison notamment du retour précoce de la chaleur (42° dès 11h du matin sous abri depuis le début de février). En fait, l’hiver 2005-06 s’est révélé particulièrement défavorable du point de vue climatique : de mémoire de Touaregs, on n’avait jamais connu  d’hiver si peu marqué...

Depuis son départ du banc d’Arguin le 12 octobre dernier, Régis Belleville a parcouru 2800km sur la carte mais, sur le terrain, il en cumule près de 4000 ! Parvenu à mi-chemin entre l’Atlantique et la mer Rouge, il est cependant assez en retard sur ses prévisions. Il n’a pas pour autant renoncé à poursuivre…
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