Rendez-vous pour une nouvelle tentative en repartant de l'océan.
Sept jours après le retour de Régis sur Agadez, ses trois chameaux ont été retrouvés. Revenant sur leurs propres traces, ils avaient parcouru plus de 300km depuis le point où ils avaient été livré à eux-mêmes suite au rapatriement de Régis. Ils avaient regagné les montagnes de l’Aïr et poursuivaient leur route, sans doute en quête de pâturages familiers, et entraînés par Azareff, le chameau de tête. Des Touaregs amis de Régis avaient fait passer le message de sorte que, lorsque les trois bêtes errantes ont été interceptées, le « métisse » en a aussitôt été averti. Mais ce sont des compagnons bien mal en point, affaiblis et blessés qu’il a retrouvés. Les dromadaires n’étaient plus en état de reprendre la traversée du Ténéré. Régis a donc décidé de confier ses animaux à un chamelier de l’Aïr, le temps qu’ils se refassent une santé, et que passent les grosses chaleurs : au mois de septembre prochain, celui que les Touaregs ont nommé le "métisse", compte reprendre la direction de la mer Rouge.
Un hiver n’aura pas suffi à relier les deux côtes de l’Afrique par le cœur du Sahara, mais l’idée de folle traversée en solitaire et en autonomie maximale n’est pas abandonnée.
Dans l'auberge d'Agadez où il a commencé à récupérer, Régis Belleville a dressé un bref bilan:
« J’ai eu la prétention de croire que le Sahara pouvait se traverser en ligne droite, sur le 20ème parallèle, en six mois... Le désert en solitaire et les conditions climatiques exceptionnelles de cet hiver m’ont remis à ma place. »
